Lettre de la FED adressée par courrier aux 924 députés et sénateurs
Cette lette dénonce le scandale des tarifs garantis qui conduisent EDF depuis 4 mois à brader sur le marché spot l’électricité éolienne invendable.
Elle condamne aussi la signature en catimini de la Programmation Annuelle de l’Energie (PPE) par Mme Élisabeth Borne, Ministre de la transition écologique et solidaire.
Paris le 28/05/2020
Madame la députée, Monsieur le député Madame la sénatrice, Monsieur le sénateur
Bonjour
Depuis quatre mois l’éolien a coûté plus d’un milliard d’euros aux français
Depuis quatre mois, des milliers de citoyens de toutes nos régions de France adressent à Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République, à Monsieur Edouard-Philippe, Premier Ministre, et à Madame Élisabeth Borne, Ministre de la transition écologique et solidaire une pétition intitulée : L’éolien industriel accapare l’argent de la Santé ! Halte au scandale !
Pour seule réponse, le Gouvernement a promulgué en catimini le 21 avril dernier, en pleine crise du coronavirus, le Décret n° 2020-456 de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), alors même que l’enquête publique faisait état d’un avis défavorable, à plus de 60% des participants, sur la politique de production électrique imposée.
Ce déni démocratique condamne la France au déclin, à la perte de notre souveraineté énergétique, à la privatisation de la production électrique, à la faillite d’EDF, à l’augmentation programmée du coût de l’électricité.
La Cour des Comptes en 2018, et plus récemment la commission d’enquête Parlementaire n° 2195 sur l’impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, ont alerté le Gouvernement sur l’inanité et les dangers d’une politique d’encouragement disproportionné des Énergies Renouvelables Intermittentes comme l’éolien.
Au point que la Rapporteure de la Commission d’enquête parlementaire sur « l’impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l’acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique » déclarait en octobre 2019 que le développement de l’éolien était sans aucun effet dans la lutte contre le réchauffement climatique. Le Chef de l’État lui- même, dans son intervention à Pau le 14 janvier 2020 prenait ses distances en déclarant que « le consensus sur l’éolien est en train de nettement s’affaiblir dans notre pays » et estimé qu’on « ne peut pas imposer l’éolien d’en haut. » Dans le même temps bon nombre d’élus locaux, présidents de département ou de région alertaient le Gouvernement en ce sens.
Pourtant depuis 3 ans, le Gouvernement n’a eu de cesse de museler, par tout un arsenal de textes législatifs, la parole des citoyens inquiets de cette politique insensée, contre-productive en terme écologique et mortifère pour notre intérêt national.
Nos associations représentant des dizaines de milliers d’adhérents dans tous les territoires, sont libres de tout pouvoir politique, indépendantes de tout lobby financier, éloignées de toute visée électoraliste ou promotion politique personnelle. Aussi, en votre qualité d’élu national, vous êtes pour nous le dernier recours démocratique pour que cesse le scandale de la politique de production électrique dans notre pays.
Nous vous demandons donc d’interpeller le Gouvernement et Mme la ministre de la transition écologique et de proposer au Parlement de légiférer sur la fin des tarifs subventionnés aux industriels producteurs des énergies électriques éoliennes intermittentes.
Vous trouverez ci-joint le rapport de cette gabegie d’État pour la période du 1er janvier au 30 avril, selon les données officielles du Réseau de Transport d’Électricité et de la Commission de Régulation de l’Énergie : Bénéficiant de mécanismes de rémunération totalement anormaux, les promoteurs éoliens ont ainsi gagné en 4 mois plus d’un milliard d’euros de subventions pour une production électrique excédentaire, totalement exportée à perte et mettant en danger la stabilité de nos réseaux.
Compte tenu de ces montants nous publierons désormais chaque mois le bilan financier catastrophique pour la France de cette filière. En votre qualité d’élu(e) de la nation, il vous appartiendra de censurer ou de cautionner ces données, dont prochainement lors des débats budgétaires de la rentrée.
Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l’expression de nos sentiments distingués.
Jean-Louis Butré Président